19 avril 2023

Soudan : pas de trêve en vue au cinquième jour d'intenses combats



Le Soudan et sa capitale sont toujours en proie à l'affrontement des deux plus hauts responsables militaires : l'armée régulière du général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan affronte les Forces de soutien rapide (FSR) restées loyales au général Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti. Entre ces deux généraux, Khartoum est devenue un immense champ de bataille. Les trêves et les cessez-le-feu ne tiennent jamais plus de quelques minutes.



Le Soudan et sa capitale sont toujours en proie à l'affrontement des deux plus hauts responsables militaires : l'armée régulière du général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan affronte les Forces de soutien rapide (FSR) restées loyales au général Mohammed Hamdan Dogolo, dit Hemedti. Entre ces deux généraux, Khartoum est devenue un immense champ de bataille. Les trêves et les cessez-le-feu ne tiennent jamais plus de quelques minutes.




Au cinquième jour des combats, les échanges de tirs et les détonations n’ont pas cessé. Toute la nuit, la ville a tremblé. À 18 heures mardi soir, l’heure convenue pour le début de la trêve, les affrontements avaient encore lieu aux quatre coins de la capitale.



Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir violé le cessez-le-feu. Ni Al-Burhan, ni Hemedti ne semblent respecter les engagements qu’ils prennent vis-à-vis des chancelleries internationales, qui n’ont de cesse d’appeler à la désescalade. Ce mercredi matin, d’importantes frappes ont lieu dans le centre-ville, autour du palais présidentiel et du commandement des forces armées. Un immense panache de fumée obscurcit Khartoum.



Une situation hors de contrôle


Les civils, eux, n’ont pas trouvé le sommeil. L’objectif de la trêve qui n’a pas eu lieu était de leur permettre d’évacuer les zones de guerre, faire des provisions, transporter les blessés dans les hôpitaux ou enterrer dignement leurs morts, car des cadavres jonchent les rues de la ville.



Des petits groupes de personnes ce matin se dirigent vers le sud de Khartoum avec quelques affaires emportées à la hâte dans des sacs plastiques. Contrairement aux dires de l’armée ces derniers jours, ce sont plutôt les Forces de soutien rapide restées loyales (FSR) du général Hemedti qui occupent et contrôlent de larges pans de la capitale. Dans les quartiers résidentiels, les miliciens ont procédé à des arrestations, des pillages et des exactions contre les civils. La situation semble hors de tout contrôle.


Avec Eliott Brachet, envoyé spécial de rfi à Khartoum.

Soudan : "Nous sommes inquiets pour nos équipes, nous avons été pillés et nous avons pris des balles perdues", selon le directeur général de MSF



Après quatre jours de combats ayant fait près de 200 morts le directeur général de Médecins sans frontières fait part de son inquiétudes sur franceinfo. Thierry Allafort-Duverger explique que des entrepôts de l'ONG ont été pillés.




"Nous sommes inquiets pour nos équipes", a déclaré mardi 18 avril sur franceinfo Thierry Allafort-Duverger, directeur général de Médecins sans frontières (MSF), au quatrième jour d'une lutte de pouvoir entre deux généraux toujours indifférents aux appels à un cessez-le-feu, après des combats ayant fait près de 200 morts. "Nous avons été pillés et nous avons pris des balles perdues", ajoute-t-il.



"Nous sommes inquiets car nous avons plus de 150 personnes internationales réparties dans tout le pays, dont une cinquantaine dans la capitale Khartoum", a expliqué Thierry Allafort-Duverger. "Il y a des violences en cours. Nous avons eu des entrepôts, comme beaucoup d'ONG, qui ont été pillés".



"Sur Khartoum, ça nous est très difficile de nous déplacer", décrit le directeur général de MSF. "Il y a une douzaine d'hopitaux qui ont été fermés. C'est très difficile en ce qui concerne l'approvisionnement avec les fatigues des équipes".


"Nous demandons vraiment à pouvoir faire sortir des gens et à pouvoir faire rentrer des équipes et du matériel médical"
Thierry Allafort-Duverger, directeur général de Médecins sans frontières à franceinfo

Thierry Allafort-Duverger explique "essayer de négocier avec toutes les parties au conflit pour voir comment sécuriser un certain nombre de lieux de soin""Nous essayons de garder un maximum de neutralité, pour soigner toutes les populations, où elles se trouvent, et en essayant de discuter avec tous les acteurs au conflit", a-t-il conclu.



Franceinfo

18 avril 2023

Soudan : Les combats s’intensifient, l’ambassadeur de l’UE « agressé » chez lui



Alors que deux généraux s’affrontent depuis samedi pour le contrôle du pouvoir, plus de 185 personnes ont été tuées et au moins 1.800 blessées selon l’ONU




Les combats de rue et les bombardements gagnent en intensité à Khartoum. Depuis samedi, selon l’ONU, plus de 185 personnes ont été tuées et au moins 1.800 blessées au Soudan où deux généraux s’affrontent pour le contrôle du pouvoir.



Dans le ciel de la capitale, les avions de l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs des blindés des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son second pour le coup d’Etat devenu depuis samedi son ennemi juré. Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués « alors que roquettes et balles criblaient leurs murs », ont annoncé des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.


La délégation de l’UE toujours sur place


Lundi soir, l’Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été « agressé dans sa résidence » à Khartoum. Dénonçant « une violation flagrante » de la Convention de Vienne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d’assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays.



L’ambassadeur de l’UE, l’Irlandais Aidan O’Hara, est « OK », a indiqué Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l’UE, précisant que la délégation de l’UE n’avait pas été évacuée. « La sécurité de notre personnel est notre priorité », a-t-elle souligné. Le ministre des Affaires étrangères irlandais, Micheal Martin, a pour sa part déclaré que l’ambassadeur n’était « pas gravement blessé ».



L’ONU a de son côté appelé les deux généraux à « cesser immédiatement les hostilités » car elles pourraient être « dévastatrices pour le pays et toute la région ». Toutefois, l’émissaire des Nations Unies au Soudan, Volker Perthes, s’est dit peu optimiste sur un retour rapide au dialogue alors qu' « il est difficile d’évaluer dans quel sens l’équilibre évolue ».


Les diplomates s’activent


Lundi, les contacts diplomatiques ont semblé s’intensifier. En fin de journée, l’Egypte, grand voisin influent, a annoncé avoir discuté de la situation avec l’Arabie saoudite, le Soudan du Sud et Djibouti, trois autres acteurs importants au Soudan, ainsi qu’avec Paris. Le Qatar de son côté s’est entretenu avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, censé se rendre au plus vite dans le pays, au-dessus duquel plus aucun avion ne vole.



Il était toujours impossible lundi de savoir quelle force contrôle quoi. Les FSR ont annoncé avoir pris l’aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l’armée a nié. Celle-ci assure par contre tenir le QG de son état-major, l’un des principaux complexes du pouvoir à Khartoum. Quant à la télévision d’Etat, après deux jours de combats à ses abords, elle diffuse désormais des images et des communiqués de l’armée qui assure avoir regagné du terrain en de nombreux endroits.


20MINUTES

Soudan : près de 1 800 blessés dans une guerre qui fait rage



Les troupes de deux généraux, qui avaient pris le pouvoir ensemble il y a un an et demi, s’affrontent à Khartoum et dans plusieurs villes du pays. Les habitants se barricadent chez eux, alors que les bombardements sont incessants. Il y aurait 1 800 blessés selon l'ONU.




L’aéroport de Khartoum (Soudan) a été bombardé à l’arme lourde, lundi 17 avril. Des avions sont en feu. Il s’agit du troisième jour de guerre ouverte dans la capitale du Soudan. Des frappes aériennes et des tirs constants d’armes automatiques retentissent. Les Soudanais fuient ou se terrent dans les sous-sols. La population se barricade car on compte déjà 180 morts entre les civils et les militaires. "Je ne peux pas sortir de la maison, c’est très dangereux dehors. Les militaires sont partout et on ne sait pas qui est qui", décrit un ingénieur vivant à Khartoum. 


Deux ex-alliés se font la guerre  



Les rues sont désertées et livrées à une guerre entre deux hommes : l’actuel chef des armées contre le leader puissant d’un groupe de mercenaires. En 2021, ils font ensemble un coup d’État et empêchent le transfert du pouvoir aux civils, malgré les protestations de milliers de Soudanais. Aujourd’hui, ces ex-alliés se font la guerre. Les deux hommes prétendent tous les deux avoir pris le contrôle d’un site stratégique.


©Franceinfo

16 avril 2023

Situation au Soudan : quelles conséquences pour le Tchad ?



La détérioration de la situation sécuritaire au Soudan peut avoir des conséquences sur les pays voisins.


Le Tchad, en particulier, pourrait se préparer à des pénuries de vivres, de carburant et de matériel de construction dans la région de l'est du pays, en plus d'une recrudescence de la criminalité, selon une analyse du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE) qui tire la sonnette d'alarme.


Face aux violents affrontements au Soudan depuis ce 15 avril, le gouvernement tchadien a annoncé la fermeture de sa frontière avec le Soudan, tout en sécurisant la zone. Il a également pris des mesures pour protéger ses ressortissants présents dans le pays voisin.


Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé toutes les parties en conflit à cesser les hostilités et à entamer un dialogue pour régler la crise. Les affrontements entre les Forces de soutien rapide (FSR) et les Forces armées soudanaises ont commencé à proximité de la base militaire de Merowe et à Khartoum, la capitale soudanaise. Ces tensions ont déjà fait au moins trois victimes civiles et de nombreux blessés.


La situation au Soudan, en proie à des divergences entre Mohamed Hamdan Dogolo et Abdel Fattah al-Burhan, commandants respectifs des FSR et de l'armée, ne cesse de s'aggraver. Le Tchad et les autres pays voisins espèrent que le calme sera rapidement rétabli pour éviter que la crise ne se propage davantage et n'affecte davantage leur vie quotidienne.


Source : Alwihda Info

Soudan : au moins 56 morts dans les combats entre armée et paramilitaires

Crédit photo

Au moins 56 civils sont morts dans les combats en cours depuis samedi au Soudan, notamment à Khartoum, où les tensions entre les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, et l'armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane ont dégénéré en combats de rue, raids aériens et menaces par médias interposés. Des explosions ont été entendues dans la capitale tôt ce dimanche.




Les affrontements en cours au Soudan entre armée et paramilitaires ont causé la mort d'au moins 56 civils, a rapporté, dimanche 16 avril, le Comité central des médecins soudanais, parlant également de "dizaines de morts" parmi les forces de sécurité, non comptabilisés dans ce bilan.


Selon les correspondants de l'AFP, les fenêtres ont tremblé et les immeubles ont été secoués dans de nombreux quartiers de Khartoum pendant les affrontements samedi, et des explosions ont été entendues tôt dimanche.


Les Forces de soutien rapide (FSR) - des milliers d'ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l'armée - ont déclaré contrôler la résidence présidentielle, l'aéroport de Khartoum et d'autres infrastructures clés.


L'armée dément la prise de l'aéroport mais assure que les FSR y ont "incendié des avions civils, dont un de la Saudi Airlines", ce que la compagnie a confirmé.


Dans un communiqué publié samedi en fin de journée, l'armée soudanaise a demandé à la population de rester chez elle alors qu'elle poursuivait ses frappes aériennes contre les bases des paramilitaires.


Toute la journée, les appels au cessez-le-feu se sont multipliés: de l'ONU, Washington, Moscou, Paris, Rome, Ryad, l'Union africaine, la Ligue arabe, l'Union européenne et même l'ancien Premier ministre civil Abdallah Hamdok. Mais en vain.


Réunion d'urgence de la Ligue arabe


La Ligue arabe a annoncé une réunion d'urgence dimanche sur le Soudan, à la demande du Caire --où elle siège-- et de Ryad, deux grands alliés de l'armée soudanaise, aux prises avec les paramilitaires qui veulent désormais la déloger du pouvoir.


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les deux belligérants: le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et le patron des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", mais aussi le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour réclamer "un arrêt immédiat de la violence".


Les paramilitaires, eux, se disent inflexibles. Ils "ne s'arrêteront pas avant d'avoir pris le contrôle de l'ensemble des bases militaires", a menacé sur la chaîne al-Jazeera le commandant Hemedti, à la tête des FSR.


Le général Burhane, lui, n'est pas apparu depuis le matin, mais assure par communiqué avoir été "surpris à neuf heures du matin" par une attaque de son QG par les FSR, son ancien meilleur allié que l'armée qualifie désormais de "milice soutenue par l'étranger" pour mener sa "trahison".


L'armée, elle, a publié sur sa page Facebook un "avis de recherche" contre Hemedti. "Ce criminel en fuite est recherché par la justice", lit-on sur le montage photo, alors qu'un autre communiqué annonce la dissolution des FSR, appelant tous ces hommes à se rendre.


Des deux côtés, finies les négociations feutrées sous l'égide de diplomates et autres discussions policées, l'armée a mobilisé ses avions pour frapper --et "détruire", dit-elle-- des bases des FSR à Khartoum. Quant aux appels à revenir à la table des négociations, l'armée a répondu que c'était "impossible avant la dissolution des FSR".


Ces dernières appellent les 45 millions de Soudanais et même les militaires à "se rallier à elles" et à se retourner contre l'armée.


Conflit entre deux généraux


Les habitants, eux, restent toujours cloîtrés chez eux. Bakry, 24 ans, raconte à l'AFP n'avoir "jamais rien vu de semblable" à Khartoum.


"Les gens étaient terrifiés, ils rentraient chez eux en courant. Les rues se sont vidées très rapidement", a dit cet employé en marketing qui n'a donné que son prénom.


Les deux camps s'affrontent toujours pour le contrôle du siège des médias d'État, selon des témoins.


Lors du putsch en octobre 2021, Hemedti et Burhane avaient fait front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais au fil du temps, Hemedti n'a cessé de dénoncer le coup d'Etat.


Récemment même, il s'est rangé du côté des civils --donc contre l'armée dans les négociations politiques-- bloquant les discussions et donc toute solution de sortie de crise au Soudan.


Pour les experts, les deux commandants n'ont cessé ces derniers jours de faire monter les enchères alors que les civils et la communauté internationale tentent de leur faire signer un accord politique censé relancer la transition démocratique.


©AFP et FREANCE24

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