L’Australie | vers un nouveau virage sur les armes à feu face à l’horreur

 



L'Australie a été frappée le 14 décembre 2025, par l’un des actes de violence les plus meurtriers de son histoire récente. Sur la célèbre plage de Bondi, à Sydney, un homme armé a ouvert le feu sur la foule rassemblée pour célébrer Hanouka, faisant 15 morts et plus de 40 blessés. L’attaque, rapidement qualifiée d’acte antisémite, a provoqué une onde de choc dans tout le pays. Face à l’émotion nationale, le Premier ministre Anthony Albanese a annoncé dans les jours suivants un renforcement majeur du contrôle des armes à feu. « Nous avons le devoir de protéger nos citoyens et de prévenir de telles tragédies à l’avenir », a-t-il déclaré lors d’une allocution solennelle au Parlement.


Parmi les mesures annoncées il y a un nouveau programme de rachat d’armes, inspiré de celui de 1996 après la tuerie de Port Arthur ; un renforcement des vérifications d’antécédents pour les détenteurs d’armes ; une interdiction élargie des armes semi-automatiques dans les zones urbaines et la création d’une cellule de surveillance de l’extrémisme violent. L’Australie n’en est pas à sa première réforme. En 1996, après le massacre de Port Arthur (35 morts), le gouvernement de John Howard avait déjà instauré des lois strictes sur les armes à feu, saluées dans le monde entier. Depuis, le pays a connu une baisse significative des homicides par arme à feu.


Mais cette attaque remet en question l’efficacité des dispositifs actuels. Selon plusieurs experts, des failles dans le système de traçabilité des armes et la montée de l’extrémisme en ligne auraient contribué à cette tragédie. Dans les rues de Sydney, les hommages se multiplient. Bougies, fleurs, messages de paix: la population exprime son chagrin, mais aussi sa détermination à ne pas céder à la peur. « Ce n’est pas seulement une attaque contre une communauté, c’est une attaque contre notre humanité », confie Sarah, une habitante de Bondi.


Les débats s’intensifient aussi sur les réseaux sociaux. Faut-il aller plus loin dans le désarmement civil ? Comment mieux détecter les signaux de radicalisation ? Et surtout, comment préserver les libertés tout en assurant la sécurité ? Si la majorité des Australiens soutiennent les nouvelles mesures, certains groupes de chasseurs et de tireurs sportifs expriment leurs inquiétudes. Le gouvernement promet une concertation nationale et un accompagnement pour les détenteurs légaux.


L’Australie s’apprête donc à écrire une nouvelle page de son histoire sécuritaire. Une page douloureuse, mais peut-être nécessaire pour éviter que le cauchemar de Bondi ne se reproduise.


Mahamat Abdelbanat Kourma






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Tchad | le général Ismat Issakha Acheikh mobilise ses forces pour la sécurité dans le Salamat

Portrait | le parcours d’un jeune ingénieur africain tourné vers la souveraineté scientifique

Tchad | les autorités du Salamat frappent un réseau de trafiquants d'armes de guerre