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01 juillet 2024

Tchad | le fleuve Azoum fait sa première victime tuée par noyade



Le fleuve temporaire connu par son nom « Bahr-Azoum », est l’un des principaux cours d’eau qui alimentent la province du Salamat. Ce samedi 29 juin, les eaux qui prennent leur source depuis le Darfour au Soudan, ont commencé à couler sur le lit du fleuve, et toute la ville d'Am-Timan est fière.



S’il fait des bienheureux, ce fleuve et ses eaux puissantes avec de courants violemment rapides, sont aussi la cause des conséquences néfastes pour certains individus. 



Selon certaines sources, ce dimanche 30 juin, deux enfants (mendiants) communément appelés « mouhadjirines » se sont noyés dans le fleuve. Suite à l’intervention des quelques individus, l’un est sauvé, mais le second est décédé suite à sa noyade.



Mahamat Abdelbanat Kourma

17 juin 2024

Tchad | avec la mort de cet ex-député le Salamat perd un de ses cadres



L'ex-député, Mahamat Zakaria Mamoune est décédé ce lundi 17 juin 2024 à N’Djamena. Son décès est survenu vers 13 heures à l’Hôpital général de référence nationale.



Le défunt est un haut cadre de l'administration publique. Il fut nommé aussi Maire de la ville d'Am-Timan.


Nous présentons nos sincères condoléances à toutes ses connaissances, et à sa famille endeuillée.



Mahamat Abdelbanat Kourma 

02 juin 2024

Tchad | ils ont emporté sa moto près d'Am-Timan après l'avoir froidement abattu

L’insécurité est devenue un problème majeur dans la province du Salamat. Les personnes et leurs biens s’exposent de fois à des situations très aggravantes allant jusqu’à la mort. Il ne passe pas une ou deux semaines sans entendre parler d’un ou de plusieurs cas de meurtre.




Les forces de defense et de securité qui se lancent derrière les braqueurs, peuvent dans certains, mettre la main eux mais, dans certains cas, elles peuvent ne rien trouver car, les auteurs de crimes s’ecahpent en prennant une direction inconnue.



Ce 1er juin 2024, un cas de meurtre est enregistré dans la soirée. L'incident qui a causé mort d'homme, est survenu à l’entrée est, dans la périphérie de la ville d’Am-Timan. Précisément au quartier « Al-Houkna ». 



Un « docteur choukou » ambulant, quadragénaire, du nom Nguëto, exerçant dans les villages, les jours des marchés hebdomadaires, a été la énième victime des meurtriers inconnus. Les braqueurs ont emporté sa moto après l'avoir froidement abattu.



Mahamat Abdelbanat Kourma

24 mai 2024

Tchad | malfrats et détenteurs d'armes opérant à Haraze-mangueigne présentés à la presse



Face au phénomène de l'insécurité grandissante dans le département de Haraze-mangueigne, le gouverneur de la province du Salamat, Abdoulaye Ibrahim Siam a séjourné du 18 au 22 mai 2024 dans la ville d'Haraze pour tenir une réunion urgente de sécurité avec les forces de défense et de sécurité de la zone.




Le déplacement du gouverneur dans le département d'Haraze-mangueigne intervient suite à l'assassinat de deux individus survenu le vendredi 17 mai 2024. Les deux victimes tuées brutalement par des malfrats sont des conducteurs de véhicules de transport. 



Après les avoir abattus, les malfrats ont pris la fuite vers une direction inconnue laissant véhicules, bagages et passagers sur le lieu du drame. Ils n'ont rien emporté. Pour sécuriser la zone et éviter d'autres actes de meurtres, le gouverneur du Salamat, Abdoulaye Ibrahim Siam a fait le département vers Haraze-mangueigne où il a échangé avec les éléments de sécurité installés dans la localité.



Au cours de la réunion de sécurité organisée en présence du préfet, Dillo Bergou et du Com-OPS par intérim, le colonel Adoum Dagache Sogar, représentant le Commandant de la zone de défense numéro 10, le gouverneur a demandé aux forces de défense et de sécurité, de bien coordonner leurs actions en collaboration avec l'administration locale.



Des malfrats et détenteurs d'armes de guerre qui opèrent dans le département d'Haraze-mangueigne ont été présentés à la presse avec 5 armes à feu de tout calibre et des équipements militaires. Abdoulaye Ibrahim Siam, se félicite des efforts déployés par les forces de défense et les encourage à faire plus pour la sécurité des biens et des personnes. Il les exhorte à être très vigilants pour naturaliser tous les fauteurs des troubles.



Mahamat Abdelbanat Kourma

10 mai 2024

Tchad | un nourrisson tué lors des tirs d'armes à Am-Timan



Ce jeudi 9 mai 2024, est, le jour, fixé par l'Agence nationale de gestion des élections (ANGE) pour annoncer les résultats de l'élection présidentielle du 6 mai. Dès l'annonce, les tirs d'armes ont commencé dans la ville.


Dans la ville d'Am-Timan, au quartier Torodona 2, un nourrisson est tué par une balle qui l'a atteint au crâne. 


Mahamat Abdelbanat Kourma

09 mai 2024

Tchad | la province du Salamat perd une bibliothèque vivante



Ce mardi, 7 mai 2024, la province du Salamat dans son ensemble pleure la mort de Kaltouma Idriss, première enseignante connue sous le nom de ''Madame Kaltouma''.




Elle s'appelle Kaltouma Idriss. Communément appelée ''Madame Kaltouma'' ou encore, ''Maîtresse Kaltouma''. Cette vieille dame, très reconnue et respectée honorablement par ceux, vivants qui la connaissent encore, est l'une des importantes personnalités de la province, voire du pays, car elle a contribué positivement au cursus de beaucoup de hauts cadres du Salamat. 



Décédée ce mardi 7 mai 2024 à l'âge de 130 ans, cette personnalité sans précédent, était la première enseignante dans la province du Salamat. Selon Mahamat Koussou, un de ses anciens élèves (CP1) et actuel Coordinateur de l'Association des jeunes pour le progrès et le renouveau du Salamat (AJRPS), cette dame avait formé presque tous les premiers cadres de la province du Salamat. Parmi eux, des députés, ministres et des personnalités à la tête des grandes institutions.



Elle a œuvré en tant qu'enseignante avant l'indépendance du Tchad en 1960 pour poursuivre dans la profession jusqu'aux années 80 où il avait fini sa carrière dans la seule et première ''École Régionale'' qui a servi d'établissement de formation scolaire pour la majorité des premiers cadres de la province, et même certains cadets d'aujourd'hui connus par Mahamat Koussou. 



Il est aujourd'hui très rare et presque impossible de rencontrer les premiers élèves qu'elle avait formés, car ils sont tous décédés ou presque. Sa longévité (130 ans) l'a mise en marge de sa génération d'antan. Elle est aujourd'hui entourée d'une autre génération. Toutefois, même ceux qui ne l'ont pas côtoyée à l'époque, lui doivent du respect et de la considération dès la prononciation de son nom. Son décès après une longue maladie, a endeuillé la ville. 



Mahamat Abdelbanat Kourma

08 février 2024

Tchad | les communautés de deux villages se réconcilient après un conflit de 7 ans dans le Salamat



Les communautés du village Darasna et Al-Mindar dans le département d’Aboudeïa, province du Salamat, se sont officiellement réconciliées ce mercredi 7 février 2024, après le conflit foncier sanglant qui a causé des pertes en vies humaines. La cérémonie organisée au village Al-Mindar est présidée par le Préfet du département d’Aboudeïa, Ahmat Adoum Seïd.



Survenu le 17 octobre 2017, ce conflit qui oppose les habitants de Darasna et Al-Mindar, deux villages voisins, est occasionné par un malentendu relatif au foncier. Plusieurs personnes ont été victimes, dont des agents des forces de défense et de sécurité. Certains individus croupissent encore dans la prison. 


Des initiatives ont été entreprises par les sages de deux villages pour tenter de solutionner le problème en enterrant définitivement la hache de guerre. Ce qui a contribué positivement à solutionner l’événement dramatique qui a régressé le progrès de la zone. Le Sous-préfet d’Aboudeïa rurale, Oudah Adanao Issaï a lors de son mot de bienvenue, déclaré être très satisfait de cette initiative.


Les chefs traditionnels du département d’Aboudeïa venus pour la circonstance, ont tous appelé les citoyens à la culture de la paix et au vivre ensemble. Le procès-verbal de réconciliation est signé en présence de toute la population venue pour témoigner l’événement.


Officiant la cérémonie, le Préfet du département d’Aboudeïa, Ahmat Adoum Seïd rappelle que : « depuis la nuit des temps, nos parents règlent tout leur différend par le dialogue ». Son souhait le plus ardent, est que cette réconciliation soit honnête, sincère, durable et définitive.


Mahamat Abdelbanat Kourma

02 février 2024

30 janvier 2024

Tchad | Am-Timan, des braqueurs emportent sa moto en lui tirant dessus



Ce vendredi 26 janvier 2024, la population de la ville d’Am-Timan était consternée dans sa majorité en apprenant la mort brutale de ce jeune très connu dans la localité. 


Atteïb Daoud a été victime d’une agression de la part malfrats qui ont ouvert le feu sur lui en voulant juste emporter sa moto. La scène s’est déroulée dans la soirée aux alentours de la ville d’Am-Timan. A plus d’une dizaine de kilomètres dans la Sous-préfecture rurale.


Cette disparition tragique a endeuillé toute la ville.


Mahamat Abdelbanat Kourma

06 septembre 2023

Soudan : au Darfour, sans Internet ni téléphone, les lettres manuscrites font leur retour



Dans une région grande comme la France, les familles sont obligées de confier leurs courriers à des chauffeurs de taxis collectifs pour avoir des nouvelles.



Sans Internet ou téléphone et sous les feux croisés de l’armée soudanaise et des paramilitaires en guerre, au Darfour, il ne reste plus qu’un seul moyen de se donner des nouvelles : les lettres manuscrites acheminées par les chauffeurs de taxis collectifs.


Ahmed Issa est parti depuis plusieurs jours de Nyala, le chef-lieu du Darfour-Sud où il a toujours vécu, laissant derrière lui des proches et de nombreux amis. Aujourd’hui, à l’abri à Ed Daein, à près de 150 kilomètres à l’est de Nyala, il écrit des missives dans un petit café en plein air. « Déjà, au début des combats, on avait du mal à contacter les gens des autres quartiers à l’intérieur même de Nyala », raconte à l’AFP ce Soudanais de 25 ans, chemise aux motifs colorés sur le dos et dégradé afro soigneusement taillé.


Aujourd’hui, les nouvelles sont encore plus incertaines au Darfour, une région de l’ouest du Soudan grande comme la France où vivent un quart des 48 millions de Soudanais dans des villes ravagées il y a vingt ans déjà par une très sanglante guerre civile.


« Parfois, une lettre met une semaine à arriver à son destinataire et, même s’il la reçoit, rien ne garantit qu’il pourra lui aussi renvoyer une lettre en retour », poursuit le jeune homme, en pliant et repliant une lettre qu’il vient d’écrire sur une feuille lignée de bloc-notes.


Plus d’eau ni électricité



Car les routes vers et depuis Nyala sont semées d’embûches. Après El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, devenu en juin la ville martyre emblématique du retour des violences ethniques au Darfour, Nyala est désormais au cœur des affrontements entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).


En dix jours en août, plus de 50 000 habitants ont fui Nyala, la deuxième ville la plus peuplée du Soudan après Khartoum, rapporte l’ONU. Des dizaines de civils ont été tuées. Les réseaux d’eau et d’électricité ne fonctionnent plus, une catastrophe dans une ville où, déjà avant la guerre, un habitant sur quatre dépendait de l’aide humanitaire, ajoute l’ONU.


Dimanche, le conflit a franchi un nouveau palier à Nyala : pour la première fois depuis le début de la guerre en avril, l’armée de l’air a rejoint les combats. Ses avions ont frappé plusieurs quartiers résidentiels tenus par les FSR, rapportent à l’AFP des habitants.


Ces informations parviennent au compte-gouttes et souvent avec beaucoup de retard, raconte sur X (anciennement Twitter) le militant des droits humains Ahmed Gouja, lui-même sorti de Nyala mais qui tente d’alerter le monde sur les tueries qui s’y déroulent.


Un seul rêve : avoir des nouvelles



Il y a une semaine, il y rapportait la mort de « cinq familles entières » dans les violences. « J’ai passé seize jours sans aucune nouvelle de mes proches vivant à Nyala », écrit-il, avant de recevoir un message « d’un de mes frères qui a retrouvé Internet à Ed Daein ». « On meurt à chaque instant passé sans nouvelle de nos familles : on ne rêve que d’une chose, savoir comment vont nos proches et nos amis », poursuit-il.


Depuis des semaines, Souleimane Moufaddal voit défiler dans son petit bureau aux murs jaunes décrépis des familles anxieuses de savoir comment vont ceux restés à Nyala. « Avec la coupure des télécommunications, les gens se sont remis à écrire des lettres pour prendre des nouvelles de leurs proches », raconte-t-il à l’AFP, en triant les enveloppes sur lesquelles sont soigneusement notées les adresses des destinataires, avant de les envoyer dans une voiture à Nyala.


Les chauffeurs qui travaillent avec lui reviennent régulièrement de Nyala et « souvent, ils distribuent des lettres. En général, le destinataire écrit lui-même aussitôt une réponse qu’il remet au chauffeur ». A charge à lui de réussir ensuite à reprendre la route. Une gageure sous les bombes et alors que la saison des pluies met régulièrement des voies hors d’usage.


Le Monde avec AFP

03 juin 2023

Tchad | une vieille dame succombe à Am-Timan suite aux vents violents



Ce samedi 3 juin 2023, la ville d'Am-Timan a enregistré encore une victime suite aux vents violents accompagnés de pluie qui ont tombé dans la matinée. 



Au quartier Ryad dans la commune d'Am-Timan, une vieille dame habitante dudit quartier, a rendu l'âme suite à l'écroulement d'un mûr tombé sur elle. 



Plusieurs dégâts matériels majeurs sont signalés dans les quartiers Torodona 2 et Ryad où les vents ont anéanti arbres, maisons et d'autres biens.

27 mai 2023

Tchad | un conducteur de moto taxi tué à coups de couteau à Am-Timan



Hier vendredi 26 mai 2023 aux environs de 21 heures, un jeune conducteur de moto taxi, communément appelé ''Clandoman'' habitant au quartier Diléma, au sud d'Am-Timan, est sollicité par deux individus pour les déposer au quartier Al-Kassé, de l'autre côté de la rive, en face du lycée Agro-pastoral.



Selon des sources proches de la victime, les deux auteurs du crime, embarqués derrière le conducteur, l'ont agressé avant d'atteindre l'endroit indiqué. Ils l'ont poignardé à la poitrine, juste à l'emplacement du cœur avant de lui donner un deuxième coup de poignard mortel.



Après l'incident, la victime a pu appelé ses proches au téléphone pour demander secours. Avant de trépasser, il a même déclaré qu'il connait physiquement ses agresseurs mais pas leurs noms. Ils ont pris fuite, laissant derrière eux, leur chaussure. Aucun objet appartenant à la victime n'a été emporté.

25 mai 2023

Tchad | un corps sans vie retrouvé à l'aérodrome d'Am-Timan



La victime est un homme âgé de 31 ans. Son corps sans vie, est retrouvé ce jeudi matin, 25 mai 2023 par des individus qui sont de passage. Le corps de Abakar Ramadan gisant en plein milieu de la piste d'atterrissage, est par la suite déposé à l'hôpital provincial d'Am-Timan.



Selon des sources officielles, le défunt a trouvé la mort suite à un accident de voiture. En effet, Abakar Ramadan est un docker qui travaille avec le véhicule de transport de marque Renault, immatriculé 07C2642A. Ce mercredi 24 mai, il est à bord de son véhicule en provenance du village Kach-Khacha situé à 45 km au sud-ouest d'Am-Timan. Un peu tard, ils sont arrivés à Am-Timan empruntant la piste d'atterrissage de l'aérodrome, où il habite non loin. 



Voulant descendre du véhicule pour rentrer chez lui, c'est là que l'accident est survenu. Le côté droit de son crâne est écrasé lors de cet accident. Le chauffeur croyant qu'il est descendu, a poursuivi son chemin. C'est le matin après la découverte du cadavre qu'il arrêté par les éléments de sécurité. 



Le corps de Abakar Ramadan est remis ce matin à sa famille qui a procédé à son enterrement. 

17 mai 2023

Tchad | un ouragan cause des décès et plusieurs dégâts matériels à Am-Timan



Un ouragan survenu ce mardi 16 mai 2023 dans la ville d'Am-Timan, a fait d'énormes dégâts dans plusieurs quartiers. Ce vent très violent accompagné de la pluie qui n'a pas trop duré, a commencé aux environs de 16 heures. Elle a causé des considérables pertes en vies humaiens et materiels.




Selon le Directeur de l'hôpital provincial d'Am-Timan, Adam Youssouf, 7 cas de tramatisme ont été admis à l'hôpital parmis lesquels, 1 cas de décès est enregistré. Il s'agit d'une fille dont les parents habitent au quartier Dinguess. Un autre cas de décès non reçu à l'hôpital, a également été signalé au quartier Al-Boukhass, à l'est de la ville. C'est un homme atteint par la foudre dans un jardin.



Plusieurs habitations de la ville ont subi des destructions massives. Les toits d'habitations ont été emportés par le vent violent. Certains toits ont survolé pour atterrir à plusieurs dizaines de mètres. D'autres personnes sont à la recherche des toits de leurs maisons, emportés vers des destinations inconnues. Un toit emporté par le vent, est tombé sur un véhicule, détruisant complètement le pare-brise. Des arbres ou cuve d'eau sont déracinés. Bloquant la circulation. Des maisons ou mûrs sont écroulés. 



Le minaret de la grande mosquée de Dinguess s'est effondré. Le pylône de la radio communautaire Dar-Badja, est atteint par la foudre qui l'a sectionné en quatre séquences. Le toit du magasin de l'Office national pour la sécurité alimentaire (ONASA), a subi aussi des dégâts. La situation est intenable dans plusieurs quartiers. 



Le gouverneur Abdoulaye Ibrahim Siam accompagné du Préfet du département de Bahr-Azoum, Mahamat Ahmat Saleh et d'autres chefs de service, a effectué une descente ce mercredi matin pour faire l'évaluation de la situation. Plusieurs familles sont sans abris. Il lance un appel au gouvernement et personnes de bonne volonté pour aider les victimes. 



Les quartiers les plus touchés sont Dinguess et Am-Sinéné. An-Fandock a aussi été touché. Selon un habitant de Am-Sinéné, c'est une pluie de grêle qui est tombée dans son quartier.

28 avril 2023

Soudan | Violents combats malgré une prolongation de la trêve



De violents combats se poursuivent vendredi à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, malgré une prolongation de la trêve au Soudan entre l'armée et les paramilitaires engagés dans une guerre ayant fait plus de 500 morts en près de deux semaines.



A El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, 74 personnes ont été tuées durant les deux premiers jours de combats lundi et mardi, a rapporté le syndicat des médecins dans un bilan provisoire, les morts des derniers jours n'ayant pu être comptabilisés dans la mesure où l'ensemble des hôpitaux sont "hors service".


Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", ont approuvé une prolongation de 72 heures de la trêve de trois jours qui n'a quasiment jamais été respectée par les deux camps.


Au Darfour, "la situation est toujours très tendue", raconte à l'AFP un habitant d'El-Geneina: "C'était un jour très difficile hier. Les marchés ont été pillés et il n'y a donc plus de nourriture".


Selon lui, plusieurs immeubles et des camps de déplacés ont été "gravement endommagés" et l'électricité est "coupée depuis lundi".


Avocats et médecins tirent la sonnette d'alarme pour cette région située à la frontière avec le Tchad. A El-Geneina, des combattants ont sorti "mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs antiaériens" et "tirent des roquettes sur des maisons", rapporte l'ordre des avocats du Darfour.


"Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils", a-t-il exhorté.


L'ONU indique de son côté que "des armes sont distribuées" aux civils. A Genève, son Haut-Commissariat aux droits de l'homme a prévenu que le conflit ravivait des affrontements ethniques au Darfour-Ouest, se disant "préoccupé par la perspective de nouvelles violences, dans un climat d'impunité généralisée".


"Débordements déjà visibles"

Les premières évacuations d'expatriés de l'ONU et d'organisations humanitaires au Darfour ont débuté lundi. Peu après, les violences se sont accrues, assure le syndicat des médecins évoquant un "massacre".

Quelque 50.000 enfants "souffrant de malnutrition aiguë" y sont privés d'aide alimentaire, avertit l'ONU qui y a suspendu ses activités après la mort de cinq humanitaires.


Peu d'informations filtrent de cette région où une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime d'Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

Les belligérants continuent de s'accuser mutuellement de violer la trêve. L'armée a même dénoncé des tirs des FSR sur un avion militaire turc venu évacuer des ressortissants. Ankara a confirmé cette information, précisant que les tirs n'avaient fait aucun blessé, selon l'agence étatique Anadolu.

Sur le front diplomatique, les deux généraux ont chacun déclaré avoir eu des échanges avec des dirigeants des Etats-Unis, de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l'Ethiopie ou du Soudan du Sud. Le ministère des Affaires étrangères de ce dernier s'inquiète des "débordements déjà visibles" du conflit, notamment avec l'afflux de "réfugiés" dans les pays voisins.

Un représentant du général Burhane est attendu samedi au Caire pour rencontrer le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukry.

Douchant les espoirs d'une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d'un putsch en 2021. Depuis, ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur l'intégration des paramilitaires dans l'armée avant de finalement entrer en guerre le 15 avril. Les combats ont fait également des milliers de blessés.


"Faciliter les transits"

A Khartoum, les cinq millions d'habitants sont privés d'eau courante et d'électricité ainsi que, souvent, d'internet et de téléphone.

L'essence et l'argent liquide commencent aussi à manquer.

Les combats ont ainsi provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde. L'Union africaine appelle à "faciliter le transit" de ces civils.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes se trouvent déjà dans les pays frontaliers, notamment le Tchad à l'ouest et l'Egypte au nord.

Au total, 270.000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l'ONU.

Plusieurs pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont continué à évacuer de centaines de personnes.

La Chine a annoncé avoir évacué la plupart de ses ressortissants.

Un nouveau navire saoudien est arrivé vendredi à Jeddah (ouest), portant à 2.991 le nombre de personnes évacuées par Ryad, qui a accueilli l'essentiel des étrangers ayant quitté le Soudan par la mer.


©Le Point et AFP

Soudan | Le maréchal Haftar a-t-il allumé l'étincelle du conflit entre généraux ?


Le 12 avril dernier, juste un jour avant le début des affrontements au Soudan entre l'armée régulière et les paramilitaires, l'un des fils du maréchal libyen Khalifa Haftar était en mission à Khartoum. Officiellement, il faisait suite à sa nomination en tant que président d’honneur du deuxième plus grand club de foot dans la capitale soudanaise. Mais le soir même, il a rencontré le général Hemedti, chef des forces de soutien rapide qui soutient le même club. Al-Siddik Haftar a diné chez lui à Khartoum. Selon The Observer, il lui aurait transmis des informations confidentielles, révélant que l'armée planifiait d’attaquer les Forces de soutien rapide.


L'Égypte allait-elle aider l'armée soudanaise à mener une attaque contre les Forces de soutien rapide ? La question se pose à la lumière des derniers événements avant le début des hostilités au Soudan. Dès le 13 avril, le lendemain de la rencontre entre Al-Siddik Haftar et le général Hemedti - et les confidences qui lui ont été faits - ce dernier attaque la base militaire Merowe située au nord du Soudan.

Sur cette base stationnaient des soldats et des avions militaires égyptiens, officiellement pour des manœuvres militaires communes. Les soldats ont alors été détenus et humiliés avant d'être libérés après une médiation émiratie. S'ensuit à cela des combats qui éclatent le 15 avril entre l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide à Khartoum et dans plusieurs autres villes.

Al-Siddik Haftar a beau répété que sa mission à Khartoum n'avait rien de politique, personne en Libye n'y croit. De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer l'ingérence de Khalifa Haftar dans la crise soudanaise.  Cette intervention au Soudan, inquiète également plusieurs généraux de son armée (l'ANL). Ce soutien à Hemedti pourrait bien porter atteinte aux rapports que cette armée entretiennent avec l'Égypte, allié de Haftar par ailleurs.

Relations anciennes entre l'ANL et le FSR

Les relations entre l'homme fort de l'est libyen et le chef des Forces de soutien rapide remontent bien à une période précédant la chute d'Omar el-Béchir. Néanmoins, elles ont pris un tournant important lors de la guerre menée par Khalifa Haftar en 2019 pour le contrôle de Tripoli. Hemedti lui a prêté main forte en envoyant des centaines d'hommes combattre aux côtés de l'ANL.

Certains sont restés à l'est libyen et ils auraient été entrainés par les soldats de Wagner tout comme les rebelles tchadiens présents dans le sud libyen et qui avaient mené une opération au Tchad en 2021, opération s'étant soldée par la mort sur le champ de bataille du général Idriss Déby.

Selon le Wall Street Journal, l'homme fort de l'est libyen enverrait du renfort en armes, en munitions et en carburant à son allié soudanais. Depuis le début des combats, des images circulent sur les réseaux sociaux montrant des armes portant le sigle des Émirats arabes unis et qui auraient été abandonnés sur le terrain par les forces de Hemedti. Ses armes seraient envoyées de Libye.

Les deux généraux Hemedti et Haftar sont soutenus par les Émirats arabes unis, et sont également impliqués dans différentes sortes de trafics transfrontaliers, surtout d'or et d'uranium extraits illégalement en Libye et au Soudan.

Le groupe Wagner derrière Haftar en Libye ?

De nombreux médias américains ont récemment repris des documents secrets américains qui ont fuité. Ces documents démontrent l’étendu de l’influence de Wagner en Afrique et particulièrement en Libye. Ses forces utilisent depuis des années des bases aériennes dans le sud libyen sous contrôle de Khalifa Haftar. Des images satellites montrent un mouvement inhabituel dans ces bases depuis quelques jours.

L'implication de parties étrangères au Soudan fait craindre un conflit de longue durée alimenté par des intérêts extérieurs. Les analystes mettent en garde contre un scénario catastrophique où de multiples acteurs et pouvoirs régionaux mènent une guerre par procuration dans ce pays de plus de 45 millions d'habitants.


Source (RFI)

Soudan | la capitale Khartoum et le Darfour en proie au chaos des violences, en dépit de la trêve



Les troupes des deux généraux en guerre pour le pouvoir échangent des tirs à la mitrailleuse et à l’arme lourde, rapportent des témoins à l’Agence France-Presse, en dépit de la trêve de soixante-douze heures conclue sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.



Les combats meurtriers opposant des paramilitaires à l’armée sont entrés, jeudi 27 avril, dans leur treizième jour au Soudan où la capitale, Khartoum, et la région du Darfour sont désormais en proie au chaos des bombes malgré un cessez-le-feu.

Des avions militaires survolent la banlieue nord de Khartoum où les troupes des deux généraux en guerre pour le pouvoir échangent des tirs à la mitrailleuse et à l’arme lourde, rapportent des témoins à l’Agence France-Presse (AFP), en dépit de la trêve de soixante-douze heures conclue sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, qui a débuté mardi. Les violences ont fait au moins huit morts pour la seule journée de mercredi, selon le syndicat des médecins.

Les nombreuses tentatives de faire taire les armes ont échoué depuis que le conflit a débuté, le 15 avril, entre l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ».

Mercredi soir, l’armée a annoncé avoir accepté d’envoyer un représentant à Juba, la capitale du Soudan du Sud voisin, pour des pourparlers avec les FSR, « à l’initiative de l’IGAD », bloc régional d’Afrique de l’Est. Le général Bourhane a dit accepter de discuter d’une prolongation de la trêve qui a été globalement peu respectée et doit s’achever jeudi à minuit. Les paramilitaires n’ont, de leur côté, pas commenté cette initiative régionale.

Selon le ministère de la santé soudanais, au moins 512 personnes ont été tuées et 4 193 blessées depuis le début du conflit, mais le bilan est vraisemblablement beaucoup plus élevé. La situation à Khartoum est « extrêmement mauvaise », raconte à l’AFP Chaaban, un ressortissant syrien qui attend son évacuation depuis Port-Soudan : « On veut juste aller en toute sécurité à Jeddah [en Arabie saoudite] ou en Syrie. On veut juste quitter le Soudan. »


« Votre guerre, pas la nôtre »


Au-delà de la capitale, les violences déchirent depuis le début du conflit d’autres régions, notamment le Darfour occidental. Pillages, meurtres et incendies de maisons ont lieu à El-Geneina, chef-lieu de cette région frontalière du Tchad et théâtre dans les années 2000 d’une guerre particulièrement sanglante. Quelque 50 000 enfants « souffrant de malnutrition aiguë » y sont privés d’aide alimentaire, alertent les Nations unies, qui ont dû interrompre leurs activités après la mort de cinq humanitaires.

Les combats ont provoqué un exode massif dans ce pays de quarante-cinq millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde. En route vers la frontière avec l’Egypte voisine, Achraf, un Soudanais fuyant Khartoum, appelle les deux généraux à « cesser la guerre ». « C’est votre guerre, pas celle du peuple soudanais », dit cet homme de 50 ans, rencontré par l’AFP dans le désert.

Ceux restés au Soudan doivent composer avec les pénuries de nourriture, d’eau et d’électricité ainsi que les coupures d’Internet et des lignes téléphoniques. Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers, notamment en Egypte au nord et en Ethiopie à l’est, selon l’ONU. Et, quelque 270 000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud.


« Partez maintenant »


Ces derniers jours, plusieurs pays ont organisé des évacuations. Mercredi, la marine française a encore évacué près de quatre cents personnes de différentes nationalités, alors que la Chine a dépêché des navires pour venir en aide à ses ressortissants et a déjà secouru mille trois cents de ses ressortissants et des citoyens de cinq autres pays, a annoncé jeudi le ministère des affaires étrangères chinois.


Ce pays d’Afrique du Nord-Est est en plein chaos depuis la mi-avril, en raison de combats pour le pouvoir entre armée et paramilitaires. Combats qui ont déjà fait des centaines de morts et provoqué de graves pénuries d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant. De nombreux pays cherchent à évacuer leurs ressortissants par les voies maritime, aérienne ou terrestre. Ces opérations se sont intensifiées cette semaine, un cessez-le-feu de soixante-douze heures étant entré en vigueur mardi. Londres a, de son côté, appelé ses concitoyens à « partir maintenant », avant la fin du cessez-le-feu, relativement respecté dans les couloirs d’évacuation.


Jusqu’ici, quatorze hôpitaux ont été bombardés, selon le syndicat des médecins, et dix-neuf autres ont été abandonnés de force à cause de tirs, de manque de matériel et de personnel ou parce que des combattants y avaient pris leurs quartiers. Dans le chaos général, des centaines de détenus se sont évadés de trois prisons, en particulier l’établissement de haute sécurité de Kober, qui accueillait le premier cercle de l’ancien dictateur Omar Al-Bachir, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » au Darfour.

Détenu dans un hôpital militaire en raison de son état de santé, selon l’armée, l’ex-président Bachir, âgé de 79 ans, a été limogé par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un grand soulèvement populaire. Douchant les espoirs d’une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir en 2021, avant d’entrer en guerre, ne parvenant pas à s’accorder sur l’intégration des paramilitaires à l’armée.


Le Monde

Soudan | Malgré la trêve, les violents combats continuent à Khartoum et au Darfour



Le cessez le feu de trois jours n’a quasiment pas été respecté au Soudan, où les combats meurtriers entre l’armée et des paramilitaires durent depuis treize jours. Les habitants de Khartoum ont subi d'intenses bombardements, jeudi 27 avril 2023, tandis que le Darfour est en proie aux pillages et aux destructions.



La violence a franchi jeudi 27 avril 2023 un nouveau palier au Soudan avec des destructions et des pillages au Darfour et d’intenses bombardements à Khartoum au treizième jour d’un conflit entre l’armée et des paramilitaires ayant déjà fait des centaines de morts.


Quelques heures avant l’expiration jeudi à minuit (22 h GMT) d’un cessez-le-feu de trois jours qui n’a quasiment pas été respecté, l’armée a annoncé jeudi soir « prolonger de 72 heures supplémentaires » le cessez-le-feu, « suite à une initiative de l’Arabie saoudite et des États-Unis ».


Les paramilitaires n’ont pour le moment pas commenté cette annonce.


L’armée avait annoncé plus tôt avoir accepté d’envoyer un représentant à Juba, la capitale du Soudan du Sud voisin, pour des pourparlers avec les paramilitaires en vue d’une prolongation de la trêve. Les paramilitaires n’avaient pas non plus réagi.



Les violences s'intensifient au Darfour


Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait de son côté assuré travailler « activement » au prolongement de la trêve qui, si elle a permis l’évacuation de centaines d’étrangers et de milliers de Soudanais, n’a pas empêché Khartoum d’être pilonnée par avions et artillerie lourde en continu.


« J’entends des bombardements intenses à l’extérieur de chez moi », rapporte ainsi jeudi soir à l’AFP un habitant de Khartoum.


Les combats qui opposent, depuis le 15 avril, l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, aux très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », ont fait plus de 500 morts et des milliers de blessés, selon le ministère soudanais de la Santé.


Au Darfour, région reculée dont l’accès est aujourd’hui impossible, les violences s’intensifient, notamment à El-Geneina, capitale du Darfour-Ouest.


« Hôpitaux, bâtiments publics et centres de soin ont été sévèrement endommagés et il y a des pillages à chaque coin de rue », confie à l’AFP un habitant d’El-Geneina.


« On est bloqués chez nous, on a trop peur de sortir donc on ne connaît pas l’ampleur exacte des destructions », ajoute-t-il encore.


« Des armes sont distribuées » à des civils


Peu d’informations filtrent de cette région frontalière du Tchad et théâtre dans les années 2000 d’une guerre particulièrement sanglante. Mais des médecins prodémocratie ont déjà annoncé la mort d’un de leurs confrères dans ces violences.


L’ONU fait état depuis plusieurs jours « d’attaques contre les civils, de pillages et d’incendies de maisons ». Plus dangereux encore, affirme l’organisation, « des armes sont distribuées » à des civils.


Ces affrontements rendent encore plus précaire la vie des habitants de la région, l’une des plus pauvres du pays où 50 000 enfants « souffrant de malnutrition aiguë » sont privés d’aide alimentaire depuis que l’ONU a interrompu ses activités après la mort de cinq humanitaires.


« La violence, l’interruption du fonctionnement de nombreux hôpitaux et dispensaires, l’accès limité à l’eau potable, les pénuries alimentaires et le déplacement forcé des populations » constituent « les plus grands risques pour la santé au Soudan » alerte de son côté l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).


Les combats ont provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde.


Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers : le Tchad à l’ouest, l’Éthiopie à l’est, le Soudan du Sud et la Centrafrique au sud et l’Égypte au nord.


Pénuries de nourriture, d’eau et d’électricité


Ces derniers jours, plusieurs autres pays ont organisé des évacuations par voie maritime ou aérienne. Plus de 200 Irakiens ont atterri notamment jeudi à Bagdad, évacués à bord de deux avions envoyés par le gouvernement irakien. Un nouveau navire saoudien est arrivé en soirée dans la ville portuaire de Jeddah, dans l’ouest du royaume, portant à 2 744 le nombre total de personnes évacuées par Ryad.


Ceux restés au Soudan dans les zones de combat doivent composer avec les pénuries de nourriture, d’eau et d’électricité ainsi que les coupures d’internet et des lignes téléphoniques.


Quatorze hôpitaux ont été bombardés, selon le syndicat des médecins, et 19 autres ont été évacués de force à cause de tirs, de manque de matériel et de personnel ou parce que des combattants y avaient pris leurs quartiers.


Dans le chaos général, des centaines de détenus se sont évadés de trois prisons, en particulier Kober, où était détenu le premier cercle de l’ancien dictateur Omar el-Béchir, dont plusieurs hommes recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » au Darfour.


Limogé par l’armée en avril 2019 sous la pression d’un soulèvement populaire, M. Béchir est toujours détenu, selon l’armée, dans un hôpital militaire.


Douchant les espoirs d’une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d’un putsch en 2021, avant d’entrer en guerre, ne parvenant pas à s’accorder sur l’intégration des paramilitaires à l’armée.



Ouest-France

22 avril 2023

Soudan : fragile accalmie dans les combats à Khartoum



Voilà une semaine que le Soudan fait face à une guerre entre l'armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Bourhan et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti. Sept jours d’intenses bombardements et de combats dans tout le pays qui ont déjà fait 413 morts et plus de 3 500 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il semblerait qu'un premier cessez-le-feu soit suivi depuis vendredi soir 21 avril.



À Khartoum, les habitants ont vécu les fêtes de fin de ramadan sous les bombes. Dès l’aube, vendredi, l’armée régulière a multiplié les raids aériens sur les positions tenues par les paramilitaires dans la capitale. Puis, les forces du général al-Bourhan ont déployé leurs troupes au sol pour tenter de déloger les miliciens. La situation est toujours peu claire. Les FSR ont perdu du terrain, mais gardent le contrôle de nombreux quartiers.


Les deux généraux qui ont plongé le pays dans le chaos rejettent toujours toute négociation. Pour sa première allocution depuis le début de la guerre, le général Abdel Fattah al-Bourhan a affirmé à la télévision nationale qu’il « écrasera militairement » son rival.


Une trêve, mais pas de désescalade


Cependant, le calme régnait vendredi soir à part quelques affrontements sporadiques. Pressés par de nombreuses chancelleries internationales, les forces armées soudanaises ont fini par accepter vendredi un cessez-le-feu de trois jours, proposé la veille par Hemedti. Officiellement, cette trêve est déclarée pour les célébrations de l’Aïd, pour permettre aux civils de panser leurs plaies et d’évacuer les zones de combats. Le cessez-le-feu permettrait également aux ressortissants étrangers d’être évacués. Mais, les Soudanais n’y voient pas une désescalade, ils savent que les deux camps vont se réorganiser, se réarmer, pour reprendre dès que possible leur combat à mort


L'Égypte préoccupée par les combats au Soudan


Le cauchemar des autorités égyptiennes est de se retrouver confronté à un raz de marée humain venu du Soudan, explique Alexandre Buccianti correspondant de RFI au Caire, . En cas de détérioration grave des conditions de vie, la première vague serait composée des centaines de milliers de Soudanais cherchant refuge en Égypte. « La migration vers le nord » comme on l’appelle au Soudan. Un phénomène qui serait impossible à contrôler du fait d’une frontière poreuse de 1 200 km. L’Égypte accueille déjà 2 à 5 millions de Soudanais, selon les estimations. Certains se sont établis du temps où le Soudan était, jusqu’en 1956, une province égyptienne. Les autres sont arrivés au gré des multiples crises économiques et politiques qu’a connus le Soudan. Ce conflit pourrait aussi avoir des conséquences politiques. L’Égypte pourrait perdre un allié précieux dans le différend qui l’oppose à l’Éthiopie sur le barrage du Nil Bleu. Un allié qui pourrait même devenir un adversaire en se rapprochant d’Addis-Abeba.


Avec Eliott Brachet, envoyé spécial à Khartoum

20 avril 2023

Au Soudan, Khartoum se vide de ses habitants



Les civils tentent de fuir les combats alors que tous les cessez-le-feu annoncés ont été violés par les forces des deux généraux rivaux.



Un engrenage s’est enclenché au Soudan que rien ne semble pouvoir arrêter. Pas même les commandants des deux armées qui s’affrontent. Depuis samedi 15 avril et le début des affrontements entre les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », les trois cessez-le-feu qui ont été annoncés ont volé en éclats.


Cinq jours durant depuis samedi, les habitants de la capitale, Khartoum, où se concentrent avec le Darfour la plupart des combats, n’ont eu aucun répit. L’armée régulière multiplie les frappes aériennes sur les positions des FSR, désormais considérées comme des rebelles par l’état-major. Les paramilitaires y répondent avec leurs canons antiaériens et des salves de tirs à l’arme lourde.


Les deux camps procèdent à des tirs d’artillerie au milieu des habitations. Des ambassades ont été touchées. Des obus tombent au hasard, éventrant les maisons, soufflant les toitures. Près de 300 personnes ont déjà été tuées dans les affrontements et plus de 3 000 blessées, selon l’Organisation mondiale de la santé. Trente-neuf hôpitaux sur les 59 que compte la capitale ne sont plus opérationnels, privés d’électricité, de personnel et de matériel. Neuf d’entre eux ont été bombardés. Certains civils blessés par des balles perdues se traînent jusqu’aux urgences pour se retrouver face à des portes closes et devoir rebrousser chemin.


Evacuations délicates

S’extirpant de l’enfer des combats, laissant des cadavres de soldats gisant dans la poussière et des carcasses de blindés calcinés, des milliers de personnes ont fui la ville. Pendant des décennies, Khartoum a accueilli les centaines de milliers de Soudanais déplacés par les conflits armés ayant fait rage aux quatre coins du pays. Elle se vide, pour la première fois de son histoire, de ses habitants.


Les FSR, qui contrôlent une grande partie du centre de la ville, ont annoncé la création d’un numéro d’urgence pour évacuer des civils en détresse. Au même moment, leurs soldats continuaient de pénétrer dans des habitations, s’adonnant aux pillages, arrêtant arbitrairement des habitants et utilisant certaines maisons comme centres d’opération. Des travailleurs humanitaires ont été attaqués et plusieurs agressions sexuelles recensées, dont un cas de viol impliquant une expatriée japonaise. Le gouvernement nippon est le premier à avoir déclaré mercredi 19 avril qu’il s’apprêtait à évacuer ses ressortissants.


Ce genre d’opération s’annonce extrêmement délicate, alors que les tirs et les bombardements sont constants et que l’aéroport de Khartoum reste inutilisable. Surtout, les milieux diplomatiques sont sceptiques quant à la crédibilité des cessez-le-feu annoncés à intervalles réguliers par les deux parties. Les généraux Al-Bourhane et Hemetti ont prouvé à maintes reprises, depuis leur coup d’Etat du 25 octobre 2021, qu’ils excellaient dans l’art du double discours et peinaient à maîtriser leurs propres troupes.


« Depuis le règne d’Omar Al-Bachir, le pays connaît une miliciarisation croissante. Les chaînes de commandement ne sont pas parfaitement verticales », analyse Hafiz Ibrahim, défenseur des droits de l’homme pour l’organisation Justice Africa. Bien que les FSR, nées des milices janjawids qui ont sévi au Darfour au début des années 2000, tentent de se présenter comme une armée moderne et disciplinée, elles comptent dans leurs rangs des bataillons de soldats rompus aux exactions. Dans le camp opposé, « l’armée régulière est gangrenée par le courant islamiste, qui entretient des liens étroits avec de nombreux officiers et contrôle des milices qui suivent leur propre agenda et ne répondent pas directement aux ordres » du général Al-Bourhane, poursuit-il.


Conflit à mort

Mercredi soir, un nouveau cessez-le-feu d’une journée a été accepté par les deux camps. Les combats ont perdu en intensité, mais se poursuivaient encore sporadiquement dans la capitale. Les deux armées profitent de l’accalmie pour faire bouger leurs hommes et rapatrier des renforts vers la capitale.


Les FAS, qui semblent contrôler les grandes villes dans l’est et le sud du pays, de la mer Rouge aux montagnes du Kordofan, ont dépêché à Khartoum des régiments stationnés jusqu’alors dans la région de Gedaref, à la frontière éthiopienne. Des affrontements ont eu lieu aux alentours d’El-Obeid, au centre, alors que des colonnes de l’armée régulière remontant vers la capitale ont été interceptées par des FSR, qui semblent être bien établies au Darfour.


L’ouest du Soudan est également plongé dans le noir et dans les flammes. Les habitants se retrouvent sous les bombardements des forces rivales, qui se disputent les sites stratégiques de cette région. « El-Fasher est un tas de cendres », résume Huzeifa El-Fil, un habitant de la ville, alors que les FSR ont redoublé leur offensive sur les quartiers généraux des FAS aux abords de la ville. Dans le sud du Darfour, la ville de Nyala est le théâtre de « pillages et d’attaques de miliciens, venus du nord de la ville, notamment de Oum Al-Qura, connu pour être le fief de la famille de Hemetti », qui s’engouffrent dans le sillage des FSR, selon un journaliste travaillant pour l’ONG Darfur Monitors.


Cinq jours après le début des hostilités, aucun camp ne semble prendre l’avantage. Les deux généraux rivaux, qui restent sourds aux appels à la désescalade de la communauté internationale, sont embarqués dans un conflit à mort. Une spirale incontrôlable, alimentée par certains pays voisins, selon les informations du Wall Street Journal. Alors qu’un avion chargé de munitions, affrété par le général libyen Khalifa Haftar, serait parvenu aux FSR, les FAS bénéficieraient d’un appui aérien égyptien pour mener leurs opérations.



Le Monde

Eliott Brachet(Khartoum, correspondance)

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