Tchad | La sénatrice Awatif Ousman Ali Fadel interpelle le ministre des Finances sur les retards d’infrastructures dans le Salamat
Le Sénat de la République du Tchad s’est réuni en séance plénière ce vendredi 26 décembre 2026 pour examiner le projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Cette session solennelle, tenue dans la salle des plénières du Palais du Sénat, s’inscrit dans le cadre du processus constitutionnel d’adoption du budget national. Présidée par le bureau du Sénat, elle a vu la participation du Ministre d’État, ministre des Finances, du Budget, de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Tahir Hamid Nguilin, venu défendre les grandes lignes de la politique budgétaire du gouvernement pour l’année à venir.
Au cours des échanges, la sénatrice Awatif Ousman Ali Fadel s’est illustrée par une intervention remarquée. Elle a interpellé le ministre sur les retards persistants dans la réalisation des infrastructures routières, éducatives et socio-économiques dans la province du Salamat. Une prise de parole saluée par de nombreux citoyens de la région, qui dénoncent régulièrement le silence de leurs représentants lors des débats à l'Assemblée et au Sénat. L’examen du budget national pour 2026 comprend l’étude détaillée des prévisions de recettes et de dépenses, l’analyse des priorités économiques, ainsi que la répartition des dotations aux différents ministères et provinces. Ce processus est crucial pour orienter les politiques publiques et répondre aux attentes des populations.
Dans son intervention, la sénatrice Awatif a souligné que, malgré les ressources allouées aux infrastructures socio-économiques dans le projet de loi de finances, la province du Salamat reste largement marginalisée. Elle a dénoncé l’inachèvement de nombreux projets pourtant budgétisés depuis plusieurs années. Parmi les infrastructures concernées, elle a cité le stade d’Am-Timan, dont les travaux entamés en 2006, puis relancés en 2009 et 2010, n’ont jamais été achevés. Le lycée moderne d’Am-Timan, à l’arrêt depuis 2010. Le marché moderne et l’hôtel d’Am-Timan, également non opérationels. L’hôpital de Haraze-Mangueigne, dont les travaux sont suspendus depuis 2015.
Elle a également évoqué les retards sur plusieurs projets routiers majeurs. La route Haraze – Am-Timan, partiellement engagée mais non finalisée. Les travaux de drainage sur cet axe, entamés en 2008-2009, sans chaussée à ce jour. La construction du pont sur le fleuve Bahr-Azoum, lancée en 2023, sans avancée notable. La route Kyabé – Singako – Am-Timan, dont les travaux n’ont jamais démarré. Concernant le secteur éducatif, la sénatrice a alerté sur l’état de vétusté avancée de l’école régionale et de l’inspection pédagogique de Bahr-Azoum, appelant à une réhabilitation urgente.
Face à ce constat alarmant, la sénatrice a posé plusieurs questions directes au ministre parmis lesquelles, elle a demandé si ces projets inachevés sont-ils une priorité dans le budget 2026 ? Quels sont les montants déjà alloués et ceux encore nécessaires pour leur achèvement ? Quelles actions concrètes le gouvernement prévoit-il pour relancer ces chantiers? Un calendrier précis de finalisation peut-il être communiqué ?
Elle a conclu en insistant sur l’importance de la qualité de la dépense publique, affirmant que « ce n’est pas le montant total de l’enveloppe budgétaire qui importe, mais l’usage efficace des crédits pour répondre aux besoins réels des populations ». La sénatrice a exhorté le gouvernement à faire preuve de diligence et de transparence dans l’exécution du budget 2026, afin de répondre aux attentes urgentes des citoyens du Salamat et, plus largement, de l’ensemble du peuple tchadien.
Mahamat Abdelbanat Kourma

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