Les puissantes eaux de débordements du fleuve Bahr-Azoum, viennent d'avoir raison du seul axe reliant encore la province aux autres localités du Tchad. Am-Timan, chef-lieu du Salamat, est coupée depuis ce lundi, 19 août 2024, car les fortes eaux débordantes du fleuve, ont détruit la route en terre battue, à plusieurs niveaux et continuent d'envahir la zone.
Chaque saison de pluies, la province du Salamat, est coupée du monde. Rares sont les fois où la route reste praticable en plein hivernage. La province reste toujours isolée. Cette ''mise en quarantaine imposée par les précipitations pluviométriques, impacte négativement le vécu quotidien de la population, qui traverse des moments durs, dûs à l'enclavement et à une cherté de vie inédite cette année. Les prix de produits de première nécessité ont grimpé en flèche sur les marchés.
Pour tenter de solutionner l'enclavement de la province par le seul axe non bitumé, un dalot (appelé pont) submersible dont les travaux ont démarré le 1er mai 2024, a été officiellement ouvert au public en date du 8 juillet 2024 par une cérémonie officielle. Ce jour, la population était heureuse, mais cette réjouissance n'est qu'éphémère ! Le pire est à venir.
Le 11 août 2024, le ''pont'' est complètement submergé par les eaux envahissantes. Malgré cela, la vie continue normalement, car les voitures chargées de marchandises ou les simples usagers, traversent sans soucis jusqu'à ce jour, 19 août, où la province est coupée du monde par les fortes inondations.
Lors d'une rencontre dirigée le 16 août par le gouverneur Abdoulaye Ibrahim Siam, relative à la situation des inondations dans la province, il ressort que 100 villages sont touchés par ce phénomène, 9.693 ménages affectés, 8.219 hectares de champs de différentes variétés de céréales engloutis et plusieurs têtes de bétail emportées, sans compter les pertes matérielles.
Face à cette situation intenable que traverse la population majoritairement vulnérable, les autorités provinciales lancent un appel aux plus hautes autorités du pays, aux humanitaires et aux personnes de bonne volonté, à intervenir pour remédier à la souffrance des sinistrés, victimes des inondations dans la province.
Mahamat Abdelbanat Kourma